Betty HUTTON
Nom
de Naissance : Elizabeth June THORNBURG
Née
le : Samedi 26 Février 1921
Lieu
de naissance : Battle Creek (Comté : Calhoun ;
État : Michigan ; Pays : États-Unis d'Amérique)
Décédée
le : Lundi 12 Mars 2007
Lieu
de décès : Palm Springs (Comté : Riverside ; État :
Californie ; Pays : États-Unis d'Amérique)
Causes
du décès : Des suites d'un cancer du colon.
Lieu
d'Inhumation : Cimetière "Forest Lawn
Cemetery", Cathedral City (Comté : Riverside ; État : Californie ; Pays :
États-Unis d'Amérique)
Liens
Familiaux
Épouse
de :
1. Ted BRISKIN.
Industriel américain.
Mariés
le : 2 Septembre 1945. Divorcés
en : Avril 1950.
Enfants
:
1. Candy BRISKIN. Née
en : 1946.
2. Lindsay BRISKIN. Née
en : 1948.
2. Charles O'CURRAN.
Chorégraphe américain. Né le
: 5 Avril 1913. Lieu de naissance
: Atlantic City (Comté : Atlantic ; État : New Jersey ; Pays : États-Unis
d'Amérique). Décédé le
: 26 Juin 1984. Lieu de décès
: Granada Hills (Comté : Los Angeles ; État : Californie ; Pays : États-Unis
d'Amérique). Causes du décès
: En principe de mort naturelle.
Mariés
le : 18 Mars 1952. Divorcés
en : Février 1955.
3. Alan LIVINGSTON.
Scénariste et auteur américain de livres et disques pour enfants (créateur
notamment du personnage de Bozo le
Clown). Nom
de naissance : Alan Wendell LIVINGSTON. Né
le : 15 Octobre 1917. Lieu
de naissance : McDonald (Comté : Washington ;
État : Pennsylvanie ; Pays : États-Unis d'Amérique).
Mariés
le : 8 Mars 1955. Divorcés
le : 21 Octobre 1960.
4. Pete CANDOLI.
Trompettiste de jazz américain. Nom
de naissance : Walter Joseph CANDOLI. Né
le : 28 Juin 1923. Lieu
de naissance : Mishawaka (Comté : St. Joseph ;
État : Indiana ; Pays : États-Unis d'Amérique).
Mariés
le : 24 Décembre 1960. Divorcés
le : 18 Juin 1967.
Enfant
:
1. Caroline CANDOLI. Née
en : 1962.
Sœur
de :
Marion HUTTON.
Interprète et actrice occasionnelle américaine. Nom
de naissance : Marion THORNBURG. Née
le : 10 Mars 1919. Lieu
de naissance : Battle Creek (Comté : Calhoun ;
État : Michigan ; Pays : États-Unis d'Amérique). Décédée
le : 10 Janvier 1987. Lieu
de décès : Kirkland (Comté : King ; État : Washington,
District Of Columbia ; Pays : États-Unis d'Amérique). Causes
du décès : Des suites d'un cancer.
ACTRICE ET INTERPRÈTE AMÉRICAINE
BIOGRAPHIE
Betty HUTTON ou la promesse déçue... À l'écho
de son nom, c'est un lointain souvenir égaré qui revient frapper à la porte de
nos mémoires cinéphiliques... Un bonbon gracile et bondissant, comme un premier
amour platonique de classe de primaire, juste assez sucré pour éveiller nos
sens amoureux, avant qu'on lui eût préféré une autre camarade, un peu plus
frondeuse et ambitieuse... Car c'est bien de cela qu'il s'agit : Betty HUTTON,
poupée clinquante et vernie, était suffisamment jolie pour qu'on la garde...
mais dans un placard, au profit de créations plus sophistiquées....
Représentation vivante d'Alice au Pays des Merveilles
Hollywoodiennes, elle avait pourtant tout pour plaire aux moguls des studios:
le sourire avenant, la blondeur peroxydée, le Rouge Baiser savamment appliqué
sur les lèvres, le sourcil délicatement tracé en demi-lune... et un curriculum
vitae d'enfant malheureuse en guise de passeport... L'actrice et chanteuse
a-t-elle été victime d'une malédiction? En effet, une autre jolie fille aux
cheveux platine, une autre Betty aussi - Betty GRABLE, celle-là - a vu sa
carrière brutalement s'interrompre à la même période... Il semble que dans le
cas de Betty HUTTON, les conséquences d'un choix risqué et une rupture soudaine
de contrat lui aient définitivement fermé les portes d'une ascension qui
auraient dû la conduire au firmament des étoiles américaines...
Celle que l'on surnommait la "tornade blonde à la voix
incendiaire" restera avant tout dans les souvenirs nostalgiques de nos
salles obscures pour deux productions, où son abattage et son énergie firent
sensation : "Annie, la reine du cirque (Annie Get Your Gun)",
transposition en 1950 d'une comédie musicale d'Irving BERLIN, et surtout
"Sous le plus grand chapiteau du monde (The Greatest Show On Earth)",
chant du cygne du ponte Cecil B. DeMILLE, où elle avait pourtant fort à prouver
en trapéziste aux côtés de Charlton HESTON et James STEWART...
Comme pour mieux conjurer une enfance d'un misérabilisme
exacerbé, où elle entonnait la ritournelle pour quelques pièces dans les rues
de Detroit, afin d'aider une mère alcoolique abandonnée par son époux, Betty
HUTTON fit le choix de tourner essentiellement des rôles de filles courageuses,
enjouées et volontaires dans quelques-unes des plus charmantes comédies
musicales de la Paramount au détour des années 40 : "Happy Go Lucky"
de Curtis BERNHARDT en 1943, "Quatre Flirts et un cœur (And The Angels
Sing)" de George MARSHALL l'année suivante...
Bien des années plus tard, les cauchemars de sa jeunesse
malheureuse, ajoutés au déclin prématuré de sa carrière hollywoodienne, la
hanteront, au point qu'elle confessera en 1983 avoir songé au suicide... Les
fossoyeurs de la presse à sensation, pratiquant comme un sport la traque des
vedettes déchues, cachées honteusement de part et d'autre des États-Unis,
révèleront même l'avoir enfin débusquée au début des années 70 dans une église
de Portsmouth (Rhode Island), où elle faisait la popotte et le ménage pour les
curés: échange de bons procédés en quelque sorte, c'est à un prêtre qu'elle
devra en effet d'avoir guéri d'une sévère dépendance à l'alcool et aux
barbituriques pour lesquels elle aura dépensé plusieurs milliers de dollars...
Elle naît Elizabeth June HORBURG le 26 Février 1921, deux ans
après sa sœur Marion, dans une bourgade du Michigan... Ses parents, Percy et
Mabel Lum THORNBURG, sont issus d'un milieu très modeste... Comme pour mieux
échapper à une vie de désespoir ou au contraire accélérer sa chute, le père,
manutentionnaire dans les chemins de fer, quitte bientôt le domicile familial
pour une autre femme, alors que la petite dernière n'a que quelques mois: il se
suicidera seize ans plus tard... En attendant, l'épouse trahie emmène ses deux
gamines à Detroit, où elle décroche un boulot dans une industrie automobile
pour 22 cents de l'heure... Une misère! Alors, en pleine période de la
Prohibition, et parce qu'il faut bien bouffer, elle décide de fabriquer sa
propre bière de contrebande qu'elle vend à domicile, pendant que les fillettes
chantent pour les clients...
Betty quitte l'école rapidement et assure des ménages, tout en
continuant à chanter pour qui voudra l'engager. Elle n'a que 15 ans et se
produit dans un night-club de Detroit, lorsque le chef d'orchestre Vincent
LOPEZ l'engage dans sa formation et lui trouve son pseudonyme: HUTTON... Elle y
restera un peu plus de deux ans, juste assez pour se faire connaître et
apparaître en 1940 dans la revue de Broadway "Two For The Show"... Un
article élogieux du magazine Vogue à son endroit - "c'est la plus
survoltée de toute la distribution !" - assure sa publicité. Un an plus
tard, à l'invitation d'un responsable de la Paramount, B.G. DeSYLVA, elle vient
à Hollywood pour compléter le casting de "L'Escadre est dans le port (The
Fleet's In)" de Victor SCHERTZINGER; la nymphette a tout juste 21 ans...
Elle affichera sa pêche inaltérable et communicative à l'écran
durant les quinze années qui suivent... Les productions qui se succèdent alors
constituent pour la plupart des bandes sympathiques vouées à faire chavirer les
cœurs des spectateurs les plus bougons, mais - il faut bien l'avouer - vite
oubliées, dès lors qu'ils ont quitté les salles feutrées... Parmi les comédies
convenues, il y a bien cependant parfois quelques OFNIS (Objets Filmiques Non
Identifiés) plutôt intéressants, idées culottées d'une poignée de metteurs en
scène courageux ou inconscients: ainsi en est-il, en 1944, de "Miracle au
village (The Miracle Of Morgan's Creek)", petit chef-d'œuvre d'irrévérence
et gros coup de boule à la censure des années de guerre, réalisé par
l'éclectique et raffiné Preston STURGES. Betty HUTTON y est une jeune femme qui
tombe enceinte sans pouvoir déterminer qui est le futur père... Nul doute que
la comédienne a pris beaucoup de plaisir à tourner ce souffle d'air pur
cinématographique dans une filmographie résolument estampillée
"musicals"...
Et il faut bien avouer qu'à force d'être étiquetée dans
d'invariables comédies aux scénarii peu nuancés, la carrière de Betty marque le
pas... Et ce, malgré quelques choix judicieux (une biographie de Pearl WHITE,
l'héroïne du cinéma muet, dans "Les Exploits de Pearl White [The Perils Of
Pauline]" de George MARSHALL), malgré aussi quelques heureux coups du sort
(son rôle dans "Annie, reine du cirque" lui échoit, après la
déconvenue de Judy GARLAND, souffrante)... Pour le rôle de la trapéziste de
"Sous le plus grand chapiteau du monde", elle met son orgueil de côté
et fait une cour effrénée à Cecil B. DeMILLE, en tout bien tout honneur, en lui
faisant parvenir une composition florale démesurée...
Nous sommes alors en 1952... Et, de fait, s'il s'agit du
film-testament du magnat d'Hollywood, ce film annonce aussi la fin prochaine de
Betty HUTTON, tout du moins au cinéma: la même année, elle épouse le
chorégraphe Charles O'CURRAN, qui tient à la diriger dans un film; la Paramount
refuse l'idée, et Betty, sous le coup de la colère, met fin à son contrat...
Il lui faudra attendre presque dix ans pour obtenir un
semblant de renaissance, grâce à la télévision: hélas, "The Betty Hutton
Show", lancé sur les ondes en 1959, ne tient qu'une saison... Des
tentatives de come-back, par le biais des planches à Broadway, se transforment
en lueurs sporadiques, entre deux séjours à l'hôpital, pour abus d'alcool et de
médicaments... On lui organise même un gala de charité en 1974 à New York, dont
elle ne percevra d'ailleurs pas le moindre centime...
Elle reprend alors des études, elle qui très tôt avait quitté
les bancs de l'école. Elle décroche une maîtrise de psychologie, et donne aussi
des cours de comédie au collège Emerson de Boston (Massachusetts) à la fin des
années 80... Malgré quelques rares apparitions de prestige à la télévision,
elle ne sera jamais plus vraiment regardée par les sirènes du cinéma, qui se
garderont d'ailleurs bien de lui remettre le moindre prix de consolation...
Même ses quatre mariages successifs seront des échecs et la laisseront amère:
"Mes maris étaient amoureux de Betty Hutton, mais aucun d'entre eux
n'était amoureux de moi", lâchera-t-elle, résignée. Seul le courrier de
quelques fans fidèles lui donnera un peu de baume au cœur...
Alors que les derniers mois de sa vie, elle lutte avec courage
contre un cancer du colon, elle prépare une dernière nique posthume à
l'intention des studios de cinéma qui l'ont sabordée jadis: elle prie son
exécuteur testamentaire, Carl BRUNO, d'annoncer à la sauvette son décès à
l'Associated Press, et surtout de ne le faire qu'après ses funérailles, qu'elle
souhaite dans la plus stricte intimité, sans "requin" autour de son
cercueil... Il en sera ainsi: elle meurt ainsi le 12 Mars 2007 à son domicile
de Palm Springs, en Californie, et est inhumée discrètement le lendemain... La
diabolique Hollywood aura peut-être eu raison de la santé de Betty HUTTON, mais
en tout cas elle n'aura pas eu son âme....
Christophe JACOB © Cinéma m’était conté - pour “Les Gens du Cinéma” (Mise à jour le 14/03/2007)
FILMOGRAPHIE :
1938 o CM Paramount headliner: Queens of the air de Leslie M. Roush
avec
Vincent Lopez
• Seulement
apparition
1939 o CM One for the
book de Roy Mack
avec Hal Sherman
o CM Vitaphone variety: Public Jitterbug number one de Joseph Henabery
avec
Hal LeRoy
• Seulement
apparition
o CM Three kings and a queen de Leslie M. Roush
avec
Barry Wood
• Seulement
apparition
o CM Vincent Lopez and his orchestra de Joseph Henabery
avec Vincent Lopez
• Seulement apparition
1942 o L’escadre est au port (The fleet’s in) de Victor Schertzinger
avec William Holden
o Au pays du rythme
(Star spangled rhythm) de George Marshall
avec Bing Crosby
o CM A letter from Bataan / Paramount
victory short No. T2-1: A letter
from Bataan de William
H. Pine
avec Susan Hayward
• Seulement apparition
1943 o Happy go lucky de Curtis Bernhardt
avec
Dick Powell
o En vadrouille (Let’s face it) de Sidney Lanfield
avec Bob Hope
o Quatre flirts et un cœur (And the
angels sing) de George Marshall
avec Fred MacMurray
o La marine en jupons (Here come the
waves) de Mark Sandrich
avec Sonny Tufts
• Seulement apparition
o La blonde incendiaire (Incendiary blonde) de George Marshall
avec Charles
Ruggles
o Le club des cigognes
(The Stork Club) de Hal Walker
avec
Barry Fitzgerald
o CM Hollywood victory
caravan de William Russell
avec Humphrey Bogart
• Seulement apparition
1946 o Cross my heart de John Berry
avec Michael Chekhov
1947 o Les périls de Pauline / Les exploits de Pearl White (The perils of
Pauline) de George Marshall
avec John Lund
1948 o La femme au carrefour (Dream girl) de Mitchell Leisen
avec Macdonald Carey
1949 o L’ange endiablé (Red, hot and blue) de
John Farrow
avec Victor Mature
1950 o Annie
la reine du cirque (Annie get your gun) de George Sidney
avec
Howard Keel
• Prix de la star féminine la plus populaire
par les Photoplay Awards, USA
o Maman est à la page (Let’s dance) de
Norman Z. McLeod
avec Fred Astaire
1951 o La polka des marins / Escale
à Honolulu (Sailor beware!) de Hal Walker
avec Dean Martin
• Seulement apparition
1952 o Sous le plus grand chapiteau du
monde (The greatest show on earth) de Cecil B. DeMille
avec Charlton Heston
o C’est toi que j’aime (Somebody loves me) de Irving Brecher
avec Ralph Meeker
1957 o Par la faute de son père (Spring reunion) de Robert Pirosh
avec Dana Andrews
AUTRES PRIX :
• Prix Pomme d’Or de l’actrice la plus
coopérative aux Golden Apple Awards, USA (1944)
© Philippe PELLETIER pour Les Gens du
Cinéma (mise à jour André SISCOT 14/03/2007)